Imitation Game : Benedict Cumberbatch aussi brillant que son personnage

         Alan Turing, brillant mathématicien, est recruté par le gouvernement britannique et le récent MI6 pour rejoindre à Bletchley Park une équipe de mathématiciens et de cryptologues dont la mission est de casser le code Enigma, machine du régime nazi qui permettait des communications protégées par un code changeant toutes les 24h. Après des débuts difficiles, Turing recrute la jeune et brillante Joan Clarke (Keira Knightley) qui rejoindra l’équipe en battant Turing à des tests de logique et de mathématiques. Si leur mission semble complexe, la vie personnelle de Turing l’est tout autant. En effet, être homosexuel dans les années 50 n’est pas simple, et le mathématicien va découvrir que cela va peut-être s’avérer encore plus compliqué que de casser le code Enigma.

À l’occasion de la sortie DVD aujourd’hui du film de Morten Tyldum Imitation Game, on revient sur ce long métrage qui a marqué le début de cette année 2015. Malgré certaines libertés prises par rapport à la véritable histoire de Turing, c’est incontestablement un très grand film, sur tous les plans. Benedict Cumberbatch excelle dans le rôle du génie mathématicien torturé, livrant une performance toute en justesse, à fleur de peau, sans jamais surjouer. Un personnage complexe qu’il incarne parfaitement au travers de chacune de ses émotions, de ses problèmes relationnels proche du syndrome d’Asperger, à son émotivité contenue, en passant évidemment par son homosexualité qui, sans être exploitée comme dans un film pseudo-militant, va s’avérer de plus en plus complexe pour Turing, et l’amènera à traverser les pires épreuves.

Benedict Cumberbatch est également porté par un casting de choix. Keira Knightley n’est pas en reste, puisque son personnage, essentiel, lui offre la possibilité d’un jeu efficace, sans fausse note. On retrouve aussi l’excellent Mark Strong, qu’on a adoré il y a peu dans Kingsman : Services Secrets. À un très bon casting s’ajoute une bande son et une musique signées Alexandre Desplat (qu’on ne présente plus), qui a récemment fait des merveilles pour Le Discours d’un roi et Harry Potter et les Reliques de la Mort. Primé par un Oscar pour son scénario, Graham Moore offre ainsi à Morten Tyldum la parfaite partition pour mener à bien ce très beau film, qui tel un grand orchestre, nous fait passer par toutes les émotions avec une justesse et une intensité maitrisées.

Un seul conseil donc, c’est de vous procurer dès maintenant Imitation Game, pour voir ou revoir l’un des meilleurs films de cette année 2015. Après Smaug dans The Hobbit et Sherlock Holmes pour ne citer qu’eux, Benedict Cumberbatch prouve encore une fois que la valeur n’attend pas le nombre des années.