Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'Œil de Jérémy

Un œil sur la vie culturelle, l'autre sur les médias. Toujours critique, pas toujours objectif, mais jamais perfide (enfin pas trop).


The Magic Whip : le grand retour de Blur

Publié par Jérémy Mercier sur 27 Avril 2015, 19:43pm

Catégories : #Musique

The Magic Whip : le grand retour de Blur

Depuis Think Tank en 2003, c’était le silence radio pour Blur. Mais après 16 ans d’absence pour le groupe au grand complet (Think Tank s’était fait sans Graham Coxon, en proie à ses addictions), l’un des plus grands groupes de la scène Britpop sort un nouvel opus.

Leur retour, annoncé depuis plusieurs mois, était très attendu. Pendant toutes ces années, ils n’ont pourtant pas chômé, puisque Damon Albarn a travaillé sur de très nombreux projets, notamment avec Gorillaz et bien sûr son excellent album solo Everyday Robots ; Graham Coxon a lui aussi fait ses disques solos, a continué à travailler avec Albarn et a contribué à Grace/Wasteland, le premier album solo de Peter Doherty, lui aussi très réussi. Alex James, le bassiste, dirige avec Jamie Oliver, le célèbre chef cuisinier, The Big Festival, mais a aussi créé sa propre fromagerie (pour l’anecdote, son fromage de chèvre a été primé au British Cheese Awards en 2008) et Dave Rowntree, le batteur, s’est lancé dans la politique, la radio, la création d’une société d’animation et a repris ses études juridiques pour devenir avocat commis d’office pour les plus nécessiteux. Rien que ça !

Mais intéressons nous maintenant à ce nouvel album. Le moins qu’on puisse dire, c’est que des les premières minutes, on retrouve cette qualité de Blur à se réinventer sans jamais trahir son ADN musical ainsi que ses fans. L’influence d’une bonne partie de leur carrière à ne pas se répéter, les projets solos de chacun, mais aussi le lieu d’enregistrement de l’album, Hong Kong, sont autant de facteurs qui font que The Magic Whip est si particulier, et si bon.

Go Out, déjà diffusée sur Internet depuis un petit moment, se distingue par l’énergie Britpop légendaire du groupe, alliée à un son de guitare bien saturé digne de Song 2 et à un côté expérimental que les quatre anglais affectionnent depuis plusieurs années. Chaque instrument a sa place, indépendamment des autres, mais ils s’assemblent parfaitement entre eux. Un solide alliage de batterie, de percussions et de basse vient soutenir des guitares tantôt saturées, tantôt presque synthétiques.

Thought I Was A Spaceman, pour sa part, est emprunte de ce côté expérimental, ici très électro et très vintage, influencée, comme tout l’album par les sons et l’image du camion de glace, une figure relativement glauque, que Graham Coxon déclare avoir reproduit dans certains sons de basse notamment. L’ambiance glauque y est effectivement palpable, il règne une atmosphère pesante dans cette chanson, qui arrive à son paroxysme dans les dernières minutes, la fin arrivant presque comme un soulagement. Elle laisse une impression particulière, entre la tension pesante qui y règne et la qualité indéniable de ce morceau.

On notera aussi tout au long de l’album l’importance de la musique folk, de la science-fiction des années 70 (certaines chansons, dans leur univers comme dans leur composition, rappellent les films de SF de l’époque) et des années 70 en général, que Damon Albarn décrit volontiers comme des années que l’on découvre aujourd’hui plus sombres que ce qu’on pensait.

Après leur passage au Grand Journal de Canal +, on a la confirmation que ce très bon album sera tout autant efficace en live. Un coup de cœur tout particulier dans The Magic Whip pour Go Out, Thought I Was A Spaceman, I Broadcast, Pyongyang et Ong Ong, même s’il est difficile de n’en retenir que certaines tant l’ensemble est bon. Désormais on a qu’une hâte, pouvoir retrouver Blur sur scène dans quelques semaines !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents