Les Victoires de la Musique 2015, le naufrage continue

Vendredi 13 février avaient lieu les Victoires de la Musique 2015, et le moins qu’on puisse dire c’est que cette édition n’a pas su redresser la barre d’un navire déjà bien avancé dans le naufrage sur les éditions précédentes. Entre les pains techniques d’une émission « chat noir » qui, décidément en ce vendredi 13 en cumulait plus qu’à l’accoutumée, un décor impersonnel extrêmement froid et une animation plus que catastrophique, cette édition des Victoires de la Musique était tout autant laborieuse dans l’écran que devant.

La soirée commence sur un terrible malaise : le maquillage des contours de lèvres du chanteur Raphaël qui s’était noirci pour rendre hommage à un personnage de la pochette de son dernier album. Mais arrivé sur scène, ce maquillage ressemblait à des nécroses, ce que la twittosphère n’a pas manqué de relever.

Le gros problème, c’est que le malaise n’a fait que durer pendant cette très longue émission de 4h. Au milieu d’un immense décor glacial, Virginie Guilhaume n’a, encore une fois, pas su offrir une animation à la hauteur. Elle n’a proposé qu’une prestation oscillant entre d’interminables lancements mal gérés, de la froideur, des rires sonnant faux et une forme de condescendance. Son smocking et sa bijouterie digne d’une Isabelle Morini-Bosc, c’est plus affaire de point de vue, bien que ce ne soit pas de très bon goût, mais en tout cas elle n’a pas su gérer l’improvisation attendue dans ce genre d’émission. Et pour couronner le tout, des nommés qui ne sont que 3 par catégorie, et qui sont très peu nombreux, donnant l’impression de revoir vingt fois les mêmes artistes. Où étaient ceux qui ont aussi marqué l’année musicale, Kendji Girac, Sébastien Tellier, Adrien Gallo, Mark Daumail ?

On regrette qu’il n’y ait pas plus de nommés dans chaque catégorie, pas plus de nommés dans l’ensemble du palmarès, et puis surtout on regrette Nagui. Son animation, sa bonne humeur, sa connaissance de la musique et ses plateaux autrement plus chaleureux.

Pour être tout à fait honnête, on peut saluer certaines prestations qui ont sauvé la soirée, notamment celles de Souchon et Voulzy, de Julien Doré, de Jean-Louis Aubert, Rachid Taha et Catherine Ringer, et bien sûr Stromae.

On ne peut qu’espérer une chose pour l’année prochaine : le retour de Nagui et du package qui va avec, plus de nommés, plus de rythme, plus de vie, plus d’âme dans cette émission qui chaque année s’engage de plus en plus sur le chemin de sa propre fin (2,3 millions de téléspectateurs, 14% de part de marché, la plus faible audience jamais réalisée par cette émission).